Certaines maladies viennent d´entrées dans une ère nouvelle. Le cancer, oui parlons-en. L´événement marquant de son histoire récente est sa sortie de la «clandestinité» à laquelle le condamnait une tacite convention social. Symbole de fatalité, alors que le pronostic était jadis très sombre, son nom était proscrit du vocabulaire jusque dans les notices nécrologiques, qui usaient de périphrases «pudibondes» pour évoquer le mal sacré.
Or, voici qu´en quelques années, la situation s´est inversée, ce «prédateur silencieux» a fait dans les médias une entrée tapageuse. Ce qui était tu est, aujourd´hui, affiché, commenté et discuté. Pourquoi ce besoin soudain de PUBLICITÉ?
Pour tous professionnels de l´industrie télévisuel, parler d´ordinaire est donc une facilité, mais «ordinaire» est de ces mots que l´histoire du langage a chargés, au point de les faire se contredire. Ce mot ne désigne plus, dans l´usage audiovisuel courant, que le non-extraordinaire, le quelconque. Il ne résonne plus que faiblement, en français, portuguais ou espagnol (un peu plus fort dans d´autres langues) de ce qu´il contin d´ordre, d´ordonnancement, c´est-à-dire du moyen même de faire échapper le banal au banal. Les causes de ce revirement sont en effets multiples, aucune n´ayant à elle seule opéré de miracle. L´arrière-plan favorable à l´eveil médiatique de cette maladie a été (est) le développement des préoccupations sociales, comme dans le cas de la toute nouvelle grippe A (sous-type H1N1). La PRÉVENTION en est le coeur!
Cette «prévention» semblerait-elle masqué par les innombrables règles de la bienséance, malgrés les efforts de quelques médias et surtout du monde médical, sans une véritable «révolution culturelle» qui en dépasse largement le cadre. Un vent iconoclaste contre les tabous s´est enfin levé en tempête. Une subite passion de vérité s´est attaquée à la dénonciation des hipocrisies dangeureuses. De ce coup, au Portugal comme coté français, en fraulant (hautement) les détails du journalisme télévisé, les tiroirs secrets de la société ont été fracturés: les pulsions homicides, les déviations sexuelles, les dangers de la civilisation industrielle, la misère du tiers monde, la névrose envers les dangers du cancer! Le «snobisme de la franchise» a mis au goût du jour l´exhumation des interdits. La ténacité des médias, dont la candeur n´est pas (plus) insoupçonnable, a certainement attisé l´appétit «d´informations filmiques» interdites à l´écran. La médecine n´a pas échappé à leur voracité, et le public est aujourd´hui gavé de pathologie et de thérapeutique. Les émissions de télévision ont rivalisés d´intérêt pour les greffes dur coeur, les manipulations génétiques, la fécondation artificielle, l´euthanasie, l´avortement (sans ma complicité), les handicaps physiques et mentaux, SIDA et, couronnant le tout, la pendémie de la recente grippe type A.
Le cancer, source s´il en fut de situation tragiques, était une proie toute désignée pour les dispensateurs d´émotions fortes! Par le biais sentimental, il est devenu, du jour au lendemain, un sujet d´actualité. Mon actualité. La télévision, exploitant certes le sensationnel, monte en épingle ces cas meurtriers. Cette notion de prévention n´a été clairement perçue, jusqu´a notre siècle, que pour les maladies épidémiques. Par un retournement d´attitude dû à un besoin général de protection, l´avenir de la prévention passe nécessairement par une action éducatrice devenue une préoccupation (presque une exigence) sur les risques professionnels, les radiations ambiantes, rayons ultraviolets et beaucoup d´autre coupables directs, deux seulement d´entre eux peuvent prétendre au rôle de «vedette cancérogène», l´alcool et le tabac (tueur protagoniste nº1 avec effet synergique additif pour la silicose).
Le rôle de l´alimentation est aussi confirmé! La comparaison de la prévalence des tumeurs malignes dans des populations soumises à des régimes alimentaires différents, montre des disparités trop importantes et régulières pour être attribuées à des variations aléatoires. Le taux de mortalité par tumeurs est plus élevé dans les pays à haute relation (de modernité) calorique et forte consommation de viande et de graisses animales!
Cette polyphonie de l´enjeu est dans l´air " qui va restreindre l´audace du combat, malgré la lourdeur financière des milliers de EUROS, relégué aux spots publicitaires en échec ou déclarer l´assaut aux producteurs de vin avec diplomatie? "
La maladie cancéreuse n´a pas échappé à cette revendication de sécurité. Selon mon enquête, l´influence suivant le siège et l´âge sont richement importantes. Nos meilleures volontés s´y emploient sans grand sucçès jusqu´ici, puisque le nombre de Leucémies et Lymphomes (hématosarcomes) ne cesse d´augmenter chez les sujets très jeunes.
Pour parachever le tout, il y a deux jours, j´ai dû me rendre à des centaines de kms de Lisbonne pour prendre en scène un tremblant probleme: La greffe de moelle osseuse d´un petit garçon de six ans. Le public est sensibilisé par les médias aux greffes de moelle, sans toujours bien comprendre ce dont il s´agit. La greffe de moelle n´est pas un traitement des leucémies, elle n´est qu´un moyen de protéger la survie du (jeune) malade après le traitement proprement dit, qui consiste en une radiothérapie de la totalité du corps à dose mortelle. Il est difficile de prédire l´avenir de la méthode, qui se heurte à un gros obstacle pratique: difficulté de trouver des donneurs compatibles.
En conclusion
Tout compte fait, faut-il s´armer, sous la persévérance brutal des bâtisseur de cathédrales, de Spots publicitaires d´une realitée tranchante pour y parvenir?! mon espoir n´est pas nul, je suis certaine que les règles du jeux seront raisonnables, le succès final certain.. à condition que les pouvoirs et le public veuillent bien coopérer. En France comme au Portugal, l´avenir de la prévantion frappe nécessairement le coeur de l´action éducatrice en ciblant l´impact émotif!